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Marcin Orkisz et Anne-Marie Vial : Leur activité et notre territoire

Plus que d’autres, certaines entreprises se construisent en construisant. C’est le cas des entreprises du BTP, à l’image d’Atelier Staffeur, spécialiste de la fabrication sur mesure et de la pose de décorations et d’aménagement en staff, et de CGEM, entreprise générale de bâtiment dirigée par la quatrième génération. Marcin Orkisz, créateur et dirigeant d’Atelier Staffeur, et Anne-Marie Vial, Présidente de CGEM, croisent leur regard sur leur activité et celle de leur filière.
Interview croisée Diccit 54
Jeudi 17 avril 2025

© Crédit photo : DR

 

Vos entreprises illustrent la diversité des savoir-faire et des métiers du Bâtiment. Pouvez-vous nous les présenter ?

 

Marcin Orkisz : J’ai créé Atelier Staffeur en 2017. Pour ceux qui ne le savent pas, le staff est un matériau de construction préfabriqué à base de plâtre armé de fibres végétales. Il sert traditionnellement à faire les moulures, corniches, motifs… en décoration intérieure. Je
suis diplômé de l’école de restauration des Monuments historiques de Cracovie. Staffeur, sculpteur et designer, je suis spécialisé dans la rénovation, la création et la reproduction à l’identique de tout type d’ornements d’intérieur et d’extérieur.

J’étais auparavant salarié et ai 20 ans d’expérience. Travaillant majoritairement seul, je traite des chantiers de taille moyenne. Mes clients sont pour moitié des architectes et pour moitié des particuliers. Mon chiffre d’affaires annuel oscille entre 50 et 70 000 €. Une des particularités de mon métier est de se faire avec des techniques et des outils qui n’ont pas changé depuis 100 ans mais d’introduire des innovations comme la modélisation 3D. Légère, mon organisation me permet de travailler à Lyon, Perpignan, Montpellier…

 

Anne-Marie Vial : CGEM -pour Compagnie Générale d’Entreprise Moderne- est une entreprise générale de bâtiment créée en 1945. C’est une entreprise familiale au sein de laquelle je représente la troisième génération. J’ai le plaisir de la co-diriger avec mon mari et le passage de témoin à notre fils Maxime, qui sera donc la quatrième génération, est prévu pour 2030. CGEM regroupe quatre activités du bâtiment : le gros oeuvre, la menuiserie bois, la métallerie et le désamiantage. PME indépendante de 100 salariés, nous nous positionnons sur des marchés de bâtiments neufs et de rénovations relevant à parts égales de la commande publique et de la commande privée.

Nous intervenons sur l’Occitanie et réalisons 15 M€ de chiffre d’affaires. La grande polyvalence de nos compagnons nous permet d’alterner des chantiers de natures très diverses. La création, il y a 4 ans, d’un pôle déconstruction/désamiantage était initialement pensée pour être adossée à notre activité de rénovation mais il s’avère que, notamment en raison de la problématique de réemploi des matériaux, il y a un vrai marché fonctionnant en autonomie.

 

Quel regard portez-vous sur vos activités respectives ?

 

MO : Des structures comme CGEM sont hyper-importantes car ce sont elles qui peuvent prendre des gros chantiers, traiter des volumes importants même si cela reste une PME, dans lesquels des petits intervenants comme moi peuvent s’intégrer pour répondre à un besoin précis. Ensuite, forcément, je suis admiratif d’une entreprise qui sait travailler parfaitement le bois, le métal, le béton, la pierre… Mais petit spécialiste ou généraliste de taille moyenne, nous sommes complémentaires.

 

AMV : Cela me parle ! CGEM est, je l’ai dit, riche du talent de ses nombreux compagnons et nous avons la culture des techniques liées au coup de main et au coup d'œil de l’Homme. Par ailleurs, si j’avais auparavant du staff l’image d’une activité un petit peu « désuète », j’ai découvert que vos chantiers vous conduisaient à innover peut-être plus que nous ! Certes nous avons déposé des brevets en menuiserie pour des murs acoustiques et innové dans le béton de terre coulée mais cela demeure ponctuel. La diversité d’interventions d’Atelier Staffeur, qui fabrique aussi des objets, des luminaires… est très intéressante. C’est un « vieux métier très moderne » et c’est passionnant !

 

Quelle est la réalité de votre ancrage toulousain ? Quel est votre périmètre d’intervention géographique ?

 

MO : J’ai découvert Toulouse et apprécie beaucoup la qualité de vie, la proximité de la mer, de la montagne… Cela me rappelle un peu ma ville natale de Cracovie, dont je suis originaire. Je l’ai dit, mon métier permet une mobilité importante. Je travaille au Pays basque, à Bordeaux… mais 80 % de mon chiffre se fait en Occitanie. Nous ne sommes pas loin de l’Espagne mais c’est un pays qui a conservé le savoir-faire plâtre et staff alors que cela s’est un peu perdu en France. Je pense donc qu’il n’y a pas d’opportunités…

 

AMV : Toulousains nous sommes depuis près de 80 ans, Toulousains nous resterons ! Nous sommes attachés à la ville et au territoire qui ont vu notre entreprise se développer au fil des décennies. Nous y avons notre outil de travail, nos clients, nos repères… et CGEM restera donc toulousaine. Concernant notre périmètre d’intervention, cela dépend du corps de métier. En gros œuvre, nous nous déplaçons peu car l’impact de déplacement de nos compagnons a un coût et que nous privilégions le travail avec nos salariés à la constitution d’équipes d’intérimaires. Par contre, en menuiserie ou en métallerie, le gros du travail est fait en atelier et, du coup, l’impact du poste déplacement ne concerne que la pose, ce qui nous permet d’être compétitifs. Nous avons ainsi travaillé à Marseille, Lyon, Montpellier… et même à Londres, pour répondre à une demande d’Hermès avec qui nous avions travaillé à Toulouse et Montpellier.

 

Comment voyez-vous votre développement à horizon 2030 ?

 

MO : Attaché à l’approche artisanale d’Atelier Staffeur, mon projet n’est pas de grandir à tout prix. J’apprécie trop mon métier pour le faire faire par un autre ! Je ne prévois donc pas à ce jour d’embaucher mais de continuer à répondre aux demandes de nouveaux clients en continuant à passer de mon atelier, où je conçois et fabrique, aux chantiers, où je pose. Cette approche est celle de la grande majorité des staffeurs, qui sont très souvent des passionnés.

 

AMV : Notre projet est de transmettre. Pour assurer la continuité de l’activité familiale bien sûr, mais de l’activité tout court. Nous souhaitons, et c’est ce qui guide notre action au quotidien, alimenter les salariés de CGEM en chantiers, missions, défis… Nous ne sommes donc pas sur une logique de croissance du chiffre d’affaires pour le chiffre d’affaires. 2030 marquera la reprise de l’activité par notre fils et nous voulons, plus que jamais, une entreprise solide et stable. Et moderne, comme le dit notre nom depuis 1945. Je dirai en forme de clin d’œil que nous voulons être l’entreprise de bâtiment 4.0 pour la 4e génération.

 

 

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